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Les Délires Saisons 1 et 2
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Les Délires Saisons 1 et 2
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10 octobre 2005

Le retour du Titanic

Bon alors, la dernière fois, nous avions laissé l’Oursonne s’écrouler, morte de fatigue, sur un lit espagnol, entourée de cadavres de cafards et avec un frigo qui refusait obstinément de faire du froid.

Et malheureusement, il faut bien le reconnaître : la nuit fut courte, agitée, à peine reposante. Mais pourquoi, me direz-vous ?

Je dois tout d’abord vous dire que cet appartement espagnol est dans la famille depuis une bonne vingtaine d’années. Et les lits aussi. En fait, quand on a acheté l’appart, les lits étaient déjà là. Autant vous dire tout de suite que les matelas ont… comment dire…. bien vécu.

Ca ne m’a pas frappée tout de suite, eu égard à mon état de fatigue. Mais le lendemain matin, je me réveillée toute moudue de partout, les muscles en compote, le cou définitivement bloqué et les reins hurlant à la lune. Oulala. Vite, une bonne douche bouillante histoire de calmer tout ça…

La douche a en effet un peu arrangé les choses. A part que la pression disponible aurait à peine suffi à assommer un grain de riz. Et que le ballon d’eau chaude doit bien faire 15 litres. Autant dire qu’au bout de 3 minutes, la douche était glacée… au moins, ça réveille !

De nouveau l’escalier : 4 étages à descendre et à remonter pour ramener les provisions du petit déjeuner. Pas de café, zut, j’ai oublié d’en acheter. Grrrrr… Tant pis, du thé devra faire l’affaire. Jus d’orange : ok, pain, beurre, confiture d’abricots (miam), manchego pour les protéines… quel bonheur. Le tout face à la mer, avec une compil de chansons douces spéciale réveil difficile. Le bonheur, j’vous dis.

Mais tiens ? On frappe à la porte : driiiiing (oui je sais, elle était facile, mais je l’adore). Je vais ouvrir en me tenant le dos. C’est P’pa Oso* qui vient prendre des nouvelles de mon frigo. Très copain avec P’pa Ours, ils ont dû se bigophoner derrière mon dos… Il jette un œil dans le fameux placard aux prises… et il éclate d’un rire tonitruant. Grrrrrrr…. J’aime pas qu’on se moque !

Oui mais là, il peut se marrer. Il agite d’une main triomphale une prise au bout d’un fil électrique. Oui, ben quoi ? Le frigo il est branché que je sache ! Comment ça, non ? Je le pousse de côté et remets mon museau dans le placard. Ah ouiiiiiiii ! Mais il fallait dire que le placard était piégé !

J’explique : à destination des cretinus debilus dans mon genre qui squattaient l’appart fut un temps, P’pa Ours a placé des antisèches partout. Celle du placard montre clairement le schéma des prises murales sur lesquelles brancher les DEUX prises des appareils électriques de la cuisine. Oui, sauf que… en vrai il y a TROIS appareils ! Révise tes cours d’électricité, petite Oursonne : le théorème de Branchy**, notamment...

Je présente toutes mes excuses à P’pa Oso, pour lui avoir fait monter les quatre étages alors que le problème était si simple. Il ne m’en veut pas - quelle grandeur d’âme ! - après tout je ne suis qu’une faible femme… Ce genre d’allégation fallacieuse, macho et misogyne, lui vaut d’habitude une volée de jérémiades. Pour une fois je me tais. Pas le moment de faire sa maline, en flagrant délit de blonde attitude… Le frigo remarche, alleluiah, tout va mieux !

Pour fêter ça, je décide de m’octroyer une sieste matinale. Ben oui, on est dimanche, quoi... Je vais me rallonger sur mon lit. Et là, je comprends brutalement pourquoi j’ai eu si mal au dos. En fait, sur mon lit sont entassés deux matelas, tous plus fichus les uns que les autres. Résultat : quand je m’allonge, mon corps forme un V parfait, mes pieds sont au niveau de ma tête, pendant que mon auguste postérieur se retrouve 2 mètres plus bas. Dès que je me retourne ou que je bouge - et ça arrive très souvent quand on est mal dans un lit - les 2 matelas glissent l’un sur l’autre et je me retrouve vite dans des positions très acrobatiques. Casse gueule.

C’est dimanche, le début des vacances, pas question de m’énerver. Je fonce dans la chambre des parents histoire de tester leur lit. Pas vraiment idéal non plus… A bout d’énergie, je finis par trouver la solution : je me couche en chien de fusil sur le dernier tiers de mon matelas, les pieds sur l’appui de la fenêtre, la tête dans le gouffre au milieu du lit. Pas le pied, mais ça va déjà mieux. Et c’est dans cette position régressive que je vais passer toutes les nuits de mes vacances…

Les bouchons, l’incendie, les problèmes mécaniques de l’avion, les retards, les cafards, le frigo, le matelas foireux… rien de tout ça n’avait pu me gâcher mes vacances ! Alors, le ciel s’en est mêlé.

Le soir, mon regard fut attiré par une sorte de flash, très puissant. Tiens ? Mes voisins prennent des photos ?

Ce n’était pas les voisins, bien sûr. Accoudée à la rambarde du balcon, je regarde l’orage au dessus de la montagne, à l’ouest. Un orage sec, c’est impressionnant. Et qu’est-ce que c’est beau les éclairs…

L’orage se déplace rapidement, et passe au large sur la mer. Et là, il commence à ne plus être sec du tout. Le vent se lève, la pluie se met à tomber… Les éclairs se font de plus en plus rapprochés. Je rentre en vitesse ma serviette de plage, mon maillot de bain et mon paréo, qui étaient en train de sécher sur le balcon de la cuisine. Mes voisins aussi s’activent. Par sécurité, je rentre aussi les fauteuils de jardin qui trônaient sur la terrasse. Et je fais bien. Le vent commence à forcir, on se croirait dans un mini-cyclone. Le vent, les embruns fouettent mon visage, mes cheveux s’agitent dans tous les sens tels la chevelure de la Méduse… j’adore !

10 minutes. 10 minutes ont suffi et la tempête devient cauchemardesque. Les palmiers deviennent fous, des papiers volent, les chats du voisinage, tout trempés, se planquent sous les buissons… Je rentre dans l’appartement. Et je m’aperçois que la grande baie vitrée du salon, face à la mer, prend l’eau.

Enfin, non, pas exactement. Il ne s'agit pas d'une fuite, mais d'une véritable inondation : l’eau heurte la vitre avec une telle violence qu’elle se gondole dans ses rails. Et du coup, l’eau peut passer par en dessous, malgré les joints. Qui sont de toute façon complètement desséchés par le soleil et le sel. Le salon va bientôt ressembler au Titanic !

J’ai déjà vécu cette situation, et je connais la solution : baisser le store extérieur. Oui, mais…. La dernière fois, le store a cassé sous la violence du vent….

Tant pis, il faut agir et vite. Avec détermination, je cargue les voiles… euh non : j’actionne la manivelle qui commande le store. Ouf ! Mission accomplie et tout s’est bien passé ! Le vent donne de grands coups sourds dans le plastique du store, l’eau passe encore sous la baie, mais en quelques minutes, le flux se ralentit. A quatre pattes, je commence à éponger, serpillières à la main, aux pieds, aux genoux… De l'eau partout ! Et pas un seul gilet de sauvetage en vue (j'aurais peut-être dû remonter le gilet fluo de dans la voiture...).

Enfin, restons positifs : ce soir-là, au moins, je n’ai vu aucun cafard !

Je vous rassure, ni les chats ni les cafards n’ont été noyés cette nuit-là. Je les ai tous retrouvés le lendemain soir, le beau temps revenu. Aux infos TV, ce jour-là, un reportage sur ma petite ville d’ordinaire si paisible : avec la tempête, le niveau de l’eau avait tant monté qu’elle avait provoqué des dégâts incroyables dans la ville basse et dans le port : bateaux retournés (que c’est triste un voilier quille en l’air), fracassés contre le quai, bâtiments inondés, égouts ayant débordé, circuits électriques endommagés (plus de feux rouges !)….

Après toutes ces épreuves, mon moral aurait pu avoir été quelque peu mis à mal. Et bien non, même pas ! Et vous savez quoi ? Quand on dit "après la pluie le beau temps", hé bien c’est vrai. Après toutes ces mésaventures, mes vacances sont enfin devenues idylliques : beau soleil, plage de sable blanc, mer chaude, farniente, siestas et balades… A la fin de la semaine, je n’avais même pas envie de rentrer… Le retour à Paris a été un peu moins chaotique et c’est à grand regret que j’ai rendu mon petit bolide, repris l’avion et le taxi direction mi casa…. Et le bureau.

Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants….

Heu non. Pas vraiment. Mais des vacances comme ça, quand vous voulez je recommence.


* pour les ceusses qui, comme moi, ont pas fait espagnol à l’école : Oso = Ours

** théorème de Branchy : une loi aussi inexorable que celle de Murphy, qui dit qu’un appareil électrique marchera beaucoup mieux s’il est bien… branché

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Commentaires
F
Cityzen> et encore, tu ne sais pas tout....<br /> Vé> Dis-moi ta date, et j'accours<br /> Huggy, Cityzen> ghnin ?? A pas vu le Grand Bleu, moi....
C
El proximo paradeo es bièn el lago del demonio ?<br /> (désolé, j'ai appris l'espagnol en regardant le Grand Bleu, alors forcément ...)
H
Vaya mujer! No hay una cosa tan mejor como el embiente espanol! Espana es EL destino de las vacaciones, si!
V
Tu as passé l'âge de la princesse au petit pois, non ?<br /> Où alors tu pensais que le Prince était dans les parages?<br /> Celà dit pour le mauvais temps, viens chez moi, y en a pas....
C
Bon alors pour résumer : tu es sur un lit les pieds au niveau de la tête et ensuite tu es à 4 pattes sur le carrelage...<br /> Bizarre, je ne t'imaginais pas passer ce genre de vacances !!! ;-)
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