Mais je rêve…
Parfois, le soir, quand je me sens un peu trop seule, ou que j’ai les membres qui tremblent et les dents qui claquent à avoir trop froid au coeur.
Parfois, quand je me retrouve au fond de ma forêt natale, à me promener seule avec les fantômes des chiens de mon enfance.
Parfois, quand je me pose 3 milliards de questions quant à l’avenir.
Parfois, quand un coup de fil ou une rencontre inattendue avec une ancienne connaissance me renvoie à ce qui aurait pu, ce qui aurait dû être, et ne sera sans doute jamais.
Quand le vague à l’âme me submerge, que les idées noires envahissent mon esprit.
Je ferme les yeux, et je me mets à penser à mon refuge. Un endroit secret, que personne ne connaît, bien dissimulé tout au fond de moi.
Une petite maison au bord de la mer, tout en haut d’une falaise battue par les vents.
Une petite maison au milieu de la tempête, le vent souffle à faire s’envoler les toits, rafales mêlées de pluie et d’embruns.
L’orage gronde et tonne, les éclairs déchirent le ciel, le noir d’encre de la mer est zébré du blanc de l’écume.
Les éléments se déchaînent, mais dedans tout est paisible.
Dans le salon, la seule lumière provient des bougies et du feu dans la cheminée. Près du foyer, un chien dort, allongé de tout son long, en soupirant de bien-être.
Sur le canapé, un chat roulé en boule dort tout aussi profondément.
Moi, emmitouflée dans un vieux plaid, avec un bon bouquin, que je lis sans trop y faire attention.
Dans le fauteuil près du canapé, Jarod se repose, la chaleur de son regard se pose de temps en temps sur moi, et je sens sans vraiment le voir qu’il me sourit.
Dehors les éléments se déchaînent, mais dedans...
Mais le vent souffle si fort sur ces pierres
C'est plus la peine que j'espère
L'amour ne peut pas s'y poser
Un endroit secret, que personne ne connaît, pas même moi.
Un endroit qui probablement n’existe pas…
Mais je rêve
Je lance des mots
Vers le jour qui s'achève
Je voulais qu'il reste
Il n'a pas entendu
Je dédie ces mots
Aux amours qui s'achèvent
Je voudrais que tu restes…