Quand Uranus s’en (m?) mêle…
Il y a des jours comme ça, où l’on se dit que finalement, on va devoir abdiquer toute rationalité. Où l’on se dit que, quelque part, c’est peut-être pas aussi idiot et improbable que ça en a l’air. Que peut-être, au-delà de nos certitudes, il reste une place pour l’inexplicable, pour l’inconnu.
Bien sûr, n’est inexplicable que ce que nous ne comprenons pas… ou pas encore.
Si la vérité n’est pas ailleurs, en tout cas, on dirait qu’elle peut être à plusieurs endroits en même temps… Ou alors, serait-ce une conséquence inattendue de la loi de la relativité ?
Hein ? Ménon je n’ai pas fumé la moquette. Même pas absorbé de substances visant à modifier les perceptions, même pas bu une goutte d’alcool. Juste un peu de liquide légèrement caféiné.
Pourquoi ce délire philosophico-mystique alors ?
Figurez-vous que ce matin, du fin fond de ma salle de bain, j’ai entendu les prédictions astrologiques du jour sur une radio à fort taux d’audience. Et voilà ce que ça donnait :
Verseau, 24 février
Surveillez votre distraction aujourd’hui, vous risquez d’être maladroit ou d’égarer un objet. A moins que la technique ne vous en fasse voir de toutes les couleurs ! Il y a en effet une rencontre entre Soleil et Uranus, votre maître, qui symbolise (entre autres) les nouvelles technologies. Il y a de la panne dans l’air ! Evitez de vous énerver, cela ne servirait à rien et vous termineriez la journée sur les genoux. Mais j’ai bien peur que quoi qu’il se passe, vous ne soyez très fatigué ce soir !
Aha !
C’est vrai que je peux être très distraite, surtout quand ce que je fais ne m’intéresse pas. C’est vrai aussi que je suis très maladroite – zavez déjà vu un ours hyper agile, vous ? Je me cogne partout, je me tords les chevilles même en baskets, je ne tiens pas toujours debout (aucun équilibre), je lâche parfois des objets… une horreur.
Donc, une oursonne avertie en valant deux, je décidais de sortir de la douche avec précaution et d’ouvrir grand les yeux afin d’éviter tout accident malencontreux.
Arrivée au bureau, mon café à la main, je réussissais dieu seul sait comment à réintégrer ma chaise dactylo certifiée top confort sans rien faire tomber ni même renverser une goutte. Un exploit. J’appuie sur le bouton bleu censé allumer mon ordi…. Rien !
Après un bon quart d’heure de manipulations diverses et néanmoins désespérées, je me résolus à appeler au secours notre service informatique… Le gardien des clés du système ne tarda pas à apparaître et à me chasser de ma chaise pour mieux réparer les dégâts que j’avais – encore ! Ferdie, tu exagères là, franchement – provoqués.
10 minutes plus tard, l’homme de l’art, refusant de s’avouer vaincu, appelait son aide à… ben à l’aide quoi. Ce premier appel au secours fut bientôt suivi d’un second, et au milieu de la matinée, c’était les trois cerveaux du service info qui s’acharnaient au chevet de ma pauvre machine défaillante.
Je vous rassure : à eux trois, ils ont fini par réparer les dégâts. Tout remarche, j’ignore comment, mais l’essentiel est que mon ordinateur est redevenu l’outil pratique et bienveillant qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.
Mais quand même… coïncidence fâcheuse ? ou bien volonté farouche d’Uranus de me nuire ? Mon esprit cartésien (ben si, quand même) s’interroge… Et d’ici ce soir, je vais continuer à faire gaffe, on ne sait jamais…
Mmmm ? Oui, je confirme : très fatiguée, Ferdie…. Mais... si on peut même plus se taper un petit délire avant le week-end... Pfffff.