La vie commence à 80 ans…

"Ah, que c’est beau d’avoir 20 ans", me disait souvent ma grand-mère… Ce à quoi je répondais très énervée que les jeunes d’aujourd’hui vivaient des situations très difficiles, et que les personnes âgées se voilaient la face pour ne pas s’en rendre compte. Ca la faisait bien rire, mon aïeule, elle qui avait vécu 3 guerres, les restrictions et la mort de nombre de ses proches… Impossible de se comprendre ! Et elle me souriait gentiment en me disant que je réaliserai la chance que j’avais plus tard… trop tard ?

Ma vieille grand-mère est aujourd’hui morte et enterrée… Et quand j’y repense, je n’échangerai pas sa vie contre la mienne ! Et oui, malgré le chômage, l’isolement, l’insécurité, la pollution… nous, au moins, on a une vie tellement riche ! Plus de loisirs, plus d’ouverture sur le monde, plus d’occasions de vivre, tout simplement !
Et quand on voit l’image que les médias nous renvoient des personnes âgées, c’est vrai qu’on a du mal à croire qu’un jour on sera obligés d’abandonner tout ça. La vieillesse, la maladie, la vie elle-même, tout se liguera contre nous pour faire un enfer de nos dernières années dans ce monde…

Et pourtant !

Les plus âgés se souviendront peut-être d’une chanson de Tino Rossi (hé, les autres : le plus célèbre des Corses après Napoléon n’a pas chanté que Petit Papa Noël ! Bande d’incultes, va…) : La vie commence à 60 ans ? Non ? Bon allez, dans un élan de grande bonté ursinienne (tiens ? y avait longtemps…), voici de quoi remettre vos petites fiches à jour.

La vie commence à 60 ans, tchi tchi (oups… pardon ! un moment d’égarement tinorossiesque…) ? Ben quelque part, finalement, ça doit pas être si faux que ça. Car de temps en temps, nos aînés sont sacrément plus vivants que nous…

Une arrière-grand-mère jalouse tue son ancien petit ami dans sa maison de retraite - samedi 25 juin 2005
ATLANTA, Géorgie (AP) - Furieuse d'avoir été quittée pour une autre, une arrière-grand-mère de 78 ans a tué par balles son ancien petit ami, âgé de 85 ans, alors qu'il lisait le journal dans sa maison de retraite.
"Je l'ai fait et je le referais, si c'était à refaire !" a hurlé Lena Driskell aux policiers venus l'arrêter il y a deux semaines. Elle était en robe de chambre et en pantoufles, le doigt sur la gâchette d'un antique pistolet.
Elle est accusée d'avoir tué Herman Winslow, 85 ans, parce qu'elle était furieuse d'avoir été quittée au bout de plusieurs années de romance, remplacée par une autre femme. (…)
Après sa rupture avec Winslow, elle avait continué à lui rendre visite sans invitation dans sa chambre de la maison de retraite où ils vivaient ensemble. Un vigile avait tenté de la calmer, mais elle avait sorti son pistolet, et tiré dans la tête de son ancien compagnon à quatre reprises, selon la police. AP

Comme quoi, quand on dit que la sagesse vient avec les années, il vaudrait peut-être mieux y réfléchir à deux fois avant de propager des âneries même pas vraies !

Mais pour ne pas rester sur une impression négative (pfffff… y a plus de p’tits vieux !), voici une autre news, tout mignonne celle-là… Un message d’espoir dans notre monde de brutes :

Deux nonagénaires britanniques se marient - samedi 25 juin 2005
LONDRES (AP) - A eux deux, ils ont 186 ans. Un couple de nonagénaires anglais s'est marié samedi en présence de 22 de leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.
Raymond Robson, 96 ans, avait demandé en mariage Faye Webber, 90 ans, il y a quelques mois après un coup de foudre à la Grange, une maison de retraite de Goring dans le Berkshire.
Tout avait commencé quand Raymond s'était mis à lire le journal à haute voix pour Faye, dont la vue n'était plus assez bonne. "Ils se sont tout de suite entendus", expliquait la directrice de la maison de retraite, Sue Lewis. "C'est merveilleux de voir qu'on peut trouver la passion en vieillissant".
Après un mariage à Henley-on-Thames, dans l'Oxfordshire, ils ont accueilli 120 invités pour la réception dans les jardins de la Grange, où ils partageront désormais une chambre après une courte lune de miel dans un hôtel local (…).

Voilà qui me réconcilierait presque avec la perspective de vieillir… Ou la preuve par 9 que tant qu’on est vivant, ben… on peut vraiment être vivant !

Oui, bon ok : cette réflexion-là démontre surtout que la chaleur est particulièrement néfaste au processus cognitif et au bon état des neurones. Comme quoi, finalement, il n'y a pas que les petits vieux qui souffrent de la canicule...

Comments

[ali guieri]

tous ces sacs d'os s'entrechoquant evoquent la danse macabre de saint saens laquelle tout compte fait est assez joyeuse. Tout comme ces savants italiens qui tentent d'utiliser les septuagenaires comme meres porteuses