Ben alors, ces vacances ? suite de la suite
Avant de commencer ce post, permettez-moi une petite parenthèse perso : spécial dédicace pour un motard bien allumé et néanmoins philosophe, qui ce matin passe son grand oral (hein ? mais non, c'est pas sale...). Plein de pensées zémues et vibrantes d'ondes positives pour toi, xj...
Après notre interlude de l’autre jour, voici donc la suite de nos aventures croates de l’été (rappel pour ceux qui s’en foutent : c’est l’heure de votre pause café, clope ou autre, au choix, revenez plus tard, on vous garde quelques apéricubes au chaud).
La première journée de notre périple s’était achevée douillettement au fond des couchettes de la cabine V39, juste après notre départ de Pula. Quand on s’est réveillés le lendemain matin, on était à Zadar. Niveau dépaysement, ça commençait fort… Moi qui ai déjà un mal fou à me souvenir de mon propre nom quand je me réveille…
Zadar, donc : ancienne capitale d’une contrée fort célèbre, la Dalmatie. Pourtant, on n’a pas vu de Dalmatien avec des taches… Il faut dire qu’on n’a pas vu beaucoup de chiens, non plus. On aurait dit qu’il n’y avait que des chats dans ce pays !
Première escale et zou ! première excursion. C’est vrai quoi, on n’est pas là pour rigoler, maintenant qu’on est là, on va visiter en long, en large, en travers, voire même plus si affinités. Allez hop ! hop ! hop ! Nous voici donc en train de suivre la pétulante Liliana qui nous guide à travers sa ville.
Zadar est une toute petite ville très touristique. Faut dire qu’en 3.000 ans, des touristes, ils en ont vu : ils se sont fait envahir par les Dalmates (qui ont donné leur nom à la région), puis par les Libourniens, les Vénitiens, les Ottomans, les Français (Napoléon Ier, malgré ses ambitions de maître du monde, leur a laissé un excellent souvenir…), les Hongrois, les Autrichiens et j’en passe… Enfin, les autochtones sont devenus des Yougoslaves avant de se transformer en Croates il y a dix ans.
Et tous ces changements d’identité sont rappelés dans l’architecture de Zadar : sur la place centrale par exemple, on peut voir : des vestiges d’un forum romain, une cathédrale byzantine, une église vénitienne, un campanile italien . Et juste à côté, des grues de chantier très XXIème siècle… Enfin, je vous rassure, il y a quand même des endroits tout charmants et un peu moins fourre-tout...
Sinon, qu’est-ce que j’ai retenu de Zadar ? Ben déjà, que c’est la ville où on fabrique le maraschino, une super liqueur de cerise. Que les Dalmates sont grands, très grands (taille moyenne 1,85m, alors que les Français culminent péniblement à 1,76m !). A noter que le plus grand Croate de tous les temps, Grgo Kusic (1892-1918) (hé non, je ne sais pas comment se prononce "Grgo" !) mesurait 2,37m… Du coup, à Zadar, on aime beaucoup le basket. Sur l'une des places de la ville, on peut voir la statue d'un basketteur de légende, Drazen Petrovic (ah ? connais pas...). La ville accueille régulièrement des compétitions internationales. L'équipe locale fournit pas mal d'éléments à la sélection nationale. qui a tout de même été médaillée d’argent aux JO de Barcelone, juste derrière la Dream Team made in US…. Pas mal, non, pour un pays que personne ne connait !
Après cette visite, Liliana nous a fait monter dans un grand bus tout bleu et nous a emmenés très loin dans les terres. On a quitté la Dalmatie pour une autre région, la Lika. Lika pour "eau" ("liquor" en latin). Liliana a d’ailleurs bien fait de nous le préciser parce qu’elle venait juste de nous expliquer une des coutumes locales. Je vous ai déjà parlé de la Sliwowica, ce me semble ? Mais si, rappelez-vous ! Le truc qui se prononce chlivovitsa, et qui se boit tout seul… Ben les Croates de la Lika, ils en boivent au p’tit déjeuner, pour se réveiller ; vers 10 heures, pour se redonner du cœur à l’ouvrage ; avant le déjeuner (qu’ils prennent vers 15 heures) pour s’ouvrir l’appétit ; après le déjeuner, pour faire passer le café ; avant le dîner (apéritif bis), après le dîner (un p’tit digeo), et juste avant de se coucher, pour pas avoir froid la nuit.
Quand on a entendu ça, STL et moi on s’est dit qu’on allait demander l’asile politique…
Après tous ces émois (et toi, et lui, et elle, vanne bien pourrie mais j’ai pas résisté, désolée) liquoreux, arrêt déjeuner dans la petite ville de Korenica (prononcer Korénitsa). Le restau était très chaleureux, surtout pour moi ! Regardez qui nous a accueillis à l’entrée !
Après cette pause ma foi bien agréable, nous sommes repartis vers un des plus beaux parcs naturels du pays : Plitvice (ce qui se dit : plitevitetsé - ouais je sais bien que c’est pas facile, mais on peut y arriver avec de l’entraînement, courage !). Et c'est là qu'on a compris pourquoi la région s'appelle la Lika...
Aaaaaah, Plitvice (oui, bon je vais pas vous le faire en phonétique à chaque fois, non plus), qu'est-ce que c'est beau… Seize lacs, qui s’étendent sur une superficie de plusieurs milliers d’hectares. Tous communiquent entre eux par une série de cascades et de chutes d’eau, la plus impressionnante avoisinant 80 mètres… Tout en bas, le canyon de la Korana. De l’aval vers l’amont, les "lacs inférieurs" : les plus petits mais aussi ceux où l’eau est la plus vive. Un gigantesque lac central, le Kosjak Jezero (Kosiak iézéro) - "jezero", ça veut dire "lac" en croate - qui s'étend sur 300 hectares et qu’on traverse grâce à des bateaux électriques - pas de bruit, le bonheur total… Puis encore une série de lacs, dit "lacs supérieurs", plus calmes… Le paradis des poissons, des canards et des canoteurs… Je vous aurais bien mis d’autres photos encore, mais elles sont toutes trop belles, c’est impossible de choisir… En plus, c’est justement en plein milieu du lac Kosjak que mon appareil photo m’a lâchée… Zavez qu’à y aller, vous ne le regretterez pas, foi d’Oursonne !
Lac après lac, la balade fait bien 6 bons kilomètres. En dénivellé, bien sûr. Que des escaliers qui montent. Une fois parvenus en haut, on a pris le petit train panoramique pour redescendre. Et c’est là que c’est cool : le petit train, c’est une sorte de montagne russe, mais sur route ! Déjà, ils appellent ça "petit train", mais c’est plutôt une sorte de wagon sur roues tracté par un véhicule type camion mais en forme de locomotive (non, j’avais ni bu ni fumé !). En plus, il faut savoir que les chauffeurs de ces "trains" font la course… STL et moi on était tout à l’arrière du nôtre, et je peux vous dire qu’on s’accrochait bien fort à la rambarde ! A un moment, l’arrière du train a carrément quitté la route goudronnée, il y avait des poubelles entre le ravin et nous, et on a bien cru qu’on allait les percuter et leur faire faire le grand plongeon. On n’était d'ailleurs pas au bout de nos frayeurs sur les routes de montagne… Mais on y reviendra dans une prochaine note.
Après ça, je peux vous garantir que sur l’autoroute du retour (toute neuve, n’était même pas encore finite, d’ailleurs), on a dormi comme des bébés roses et repus. Et le soir, on n’a même pas attendu que le bateau appareille pour rejoindre la cabine et sombrer dans les bras de Morphée…
A suivre…