La solitude du joueur de cuillers ou les castagnettes québécoises
J’aime bien les Canadiens, leur façon de parler français envers et contre tout, de résister à l’envahisseur anglo-saxon, toussa… J’aime surtout leur façon de parler français tout court, leur accent si chaleureux (même s’il est souvent incompréhensible), les "Tabarnak !" et autres "Chrissossie ! " (ouais, bon, c’est du phonétique, hein).
Enfin bref, j’aime bien le Canada. Des vastes forêts, des animaux sauvages : les baleines, les orignals (orignaux ?), les castors, les ours… STOP ! on arrête de rêver, et on revient dans le sujet du jour, merci.
Aujourd’hui, donc, je me retrouve sur un site d’information canadien et je vois ça. Un compte-rendu de la lutte désespérée d’un homme seul contre un règlement inique. Ou la solitude du joueur de cuillers à qui on défend de se servir de son instrument.
Un joueur de cuillers contourne un règlement en jouant ... des castagnettes - le 11 janvier 2005 - 21:31
"Je combats l'absurde par l'absurde", lance M. Estève (…). Les castagnettes ne sont peut-être pas un instrument typique du Québec, mais au moins, "elles sont légales", déclare-t-il, avant de se mettre à battre la mesure en s'accompagnant d'un enregistrement de vieux airs de chez nous.
La lutte du joueur de cuillers a commencé début décembre, quand l'arrondissement Ville-Marie a voté un amendement à un règlement qui exemptait les joueurs de cuillers d'un arrêté municipal interdisant aux amuseurs de rue de jouer d'un instrument à percussion.
Les cuillers ne sont plus exemptées du règlement, mais les triangles, ainsi que les castagnettes, le sont. (…)
L'homme de 52 ans trouve parfaitement absurde qu'on interdise de jouer des cuillers au Québec, où il s'agit d'un instrument traditionnel. (…)
Celui-ci assure avoir l'intention de prendre un avocat pour défendre ses droits si l'arrondissement ne règle pas le problème. D'ici là, il continuera à faire de la musique - avec des castagnettes.
Il pourrait bien finir par inventer un style de castagnettes unique au Québec. "C'est difficile d'en jouer en portant des gants", avoue-t-il.
Ah ça c’est sûr ! les castagnettes, à la base, ça n’a pas été conçu pour être jouées en plein hiver, par des -10° (température moyenne sur Montréal cette semaine)…
Après la planchette japonaise, l’auberge espagnole, la capote anglaise… verra-t-on l’avènement de la castagnette québécoise ? Affaire à suivre…